Présentation de la société : CNRS
Le Centre national de la recherche scientifique est un organisme public de recherche pluridisciplinaire placé sous la tutelle du ministère de l’Enseignement supérieure et de la Recherche. Créé en 1939 et dirigé par des scientifiques, il a pour mission de faire progresser la connaissance et être utile à la société dans le respect des règles d’éthique, de déontologie et d’intégrité scientifique.
Missions
Missions :
Supervision : Aurélie Bugeau (Université de Bordeaux, LaBRI) , Anne-Laure Ligozat (ENSIIE, LISN)
Le numérique a longtemps été considéré comme un atout pour la transition écologique, au motif qu'il permettrait d'échapper à la réalité matérielle de l'industrialisation. Les notions de transitions écologiques et numériques sont ainsi considérées comme fortement liées, comme des transitions "jumelles". L'intelligence artificielle (IA) va suivre le même chemin à partir de la fin des années 2010, et son potentiel pour des applications environnementales va être souligné, y compris dans des articles scientifiques [1].
En parallèle, les problèmes environnementaux posés par le développement du numérique ont été mis en avant par des travaux scientifiques, qui soulignent les impacts directs du numérique dus au cycle de vie des équipements, mais aussi les impacts indirects d'accélération et de modification profonde des sociétés.
Concernant les impacts directs, des travaux ont cherché à calculer l'empreinte carbone du numérique au niveau mondial. Les auteurs de [2] ont montré la grande variation des estimations, venant notamment des différences de modélisations et des sources de données. Pour l'IA, l'empreinte carbone de plusieurs modèles d'IA a été calculée [3], allant même jusqu'à une analyse du cycle de vie [4]. Comme toute évaluation environnementale, ces estimations sont elles aussi sujettes à des incertitudes élevées.
Ces impacts directs du numérique en général et de l'IA en particulier font cependant l'objet de discussion, certains auteurs les minimisant voire les effaçant [5]. Concernant les impacts indirects, les travaux en IA se focalisent généralement sur les impacts positifs, sans prise en compte des impacts négatifs [6]. Et les affirmations en réaction à la demande de prise en compte des impacts négatifs peuvent dépasser la forme du simple désaccord scientifique : les auteurs de [5] parlent ainsi de "faulty estimates" pour des résultats d'expériences en réalité justes, mais dans un autre environnement technique. La présence forte de géants du numérique dans la communauté scientifique en IA [7] nuit certainement à un meilleur dialogue sur ces questions.
Nous nous trouvons donc face à une situation d'incertitude concernant les impacts environnementaux de l'IA, dans laquelle les différents acteurs impliqués dans la discussion ne parviennent pas à imposer un consensus, invoquant différentes manières de connaître et d'anticiper. En d'autres termes, nous sommes face à une controverse scientifique concernant les impacts environnementaux de l'IA.
L'étude des controverses révèle les dynamiques de pouvoir qui affectent le développement de la science et permet d'avoir une vision plus objective de la situation. Alors que les débats sur les impacts environnementaux de l'IA s'intensifient et que les chercheurs remettent en question la validité de certaines propositions en termes de conflits d'
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Conditions particulières d'exercice
Le Centre national de la recherche scientifique est l’une des plus importantes institutions publiques au monde : 34 000 femmes et hommes (plus de 1 000 laboratoires et 200 métiers) , en partenariat avec les universités et les grandes écoles, y font progresser les connaissances en explorant le vivant, la matière, l’Univers et le fonctionnement des sociétés humaines. Depuis plus de 80 ans, y sont développées des recherches pluri et interdisciplinaires sur tout le territoire national, en Europe et à l’international. Le lien étroit que le CNRS tisse entre ses missions de recherche et le transfert vers la société fait de lui un acteur clé de l’innovation en France et dans le monde. Le partenariat qui le lie avec les entreprises est le socle de sa politique de valorisation et les start-ups issues de ses laboratoires (près de 100 chaque année) témoignent du potentiel économique de ses travaux de recherche.
Profil recherché
Competences :
- Doctorat en sociologie des sciences et des techniques /sociologie, économie ou philosophie ou doctorat en informatique, mathématiques appliquées, mathématiques ou informatique aux frontières avec une expérience en sociologie
- Connaissances en méthodes d’enquête qualitative et analyse de discours
- Des connaissances sur le fonctionnement des méthodes d’intelligence artificielle seraient un plus