Premier emploi, première entreprise : comment bien s’intégrer ?

Pas évident de réussir son intégration dans une nouvelle entreprise, au sein d’une équipe dans laquelle on ne connaît a priori personne. Surtout quand il s’agit de son premier emploi, d’une alternance ou d’un stage ! Vous voulez faire bonne impression, et c’est normal. Cependant, le plus important est de se sentir bien, à sa place et encadré. C’est ce qui fera de ce premier poste une expérience riche et épanouissante pour votre début de carrière.

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Alors, comment réussir ces premières semaines dans l’entreprise ? Qu’est-ce qui est attendu de ses premiers pas dans un nouveau poste ? Comment se sentir en phase avec son nouvel employeur ?

Tout commence… dès le recrutement

Ouf, ça y est, le processus d’embauche est terminé. Et a priori, il s’est plutôt bien passé. De votre côté, vous avez tout fait pour convaincre vos interlocuteurs de vous recruter. Vous vous étiez renseigné·e sur la conduite à tenir et le dress code, vous aviez préparé des réponses intelligentes aux demandes classiques posées dans ce genre d’exercice… Parfait. Mais avez-vous également posé les bonnes questions aux personnes que vous aviez en face de vous ?

Souvenez-vous : un recrutement, c’est avant tout une rencontre. Il faut se ‘vendre’, bien sûr, mais aussi évaluer mutuellement si travailler ensemble sera une expérience profitable et agréable. Alors, comment vous êtes-vous senti·e en compagnie de vos potentiels futurs collègues ? On vous demande d’être à l’heure aux entretiens ; l’étaient-ils eux-mêmes ? Ont-ils pris le temps de vous expliquer leur organisation et enjeux du moment, vos premières missions et les ressources sur lesquelles vous pourrez compter ? Ont-ils su vous mettre à l’aise ?

Toutes ces premières impressions sont importantes, car elles vous donnent un aperçu très concret de ce qu’est l’ambiance de travail dans cette entreprise. What you see is what you get, comme disent les Anglo-Saxons.

Ce que vous avez vu –et ressenti– lors de l’entretien de recrutement sera probablement très proche de ce que vous vivrez au quotidien en termes d’organisation et de relations interpersonnelles au bureau. De vibe, en somme.

Si vous postulez en contrat d’alternance, il est également crucial de rencontrer votre futur tuteur lors de l’entretien d’embauche. En effet, vous devez pouvoir discuter avec lui ou elle avant de vous engager, car de la qualité de votre relation de travail découle la réussite de votre expérience professionnelle… et parfois l’obtention de votre diplôme. En alternance, vous vous engagez pour 1 à 3 ans avec une entreprise : il s’agit de ne pas se tromper ni de faire grossir la cohorte de ceux qui abandonnent chaque année.

La phase d’onboarding : apprivoiser son nouvel environnement de travail

En entreprise, vos premières semaines portent un nom : l’onboarding ou, en français, la phase d’intégration. Il s’agit de se présenter à ses nouveaux collègues, de récupérer son ordinateur et son badge, de discuter des détails administratifs avec les RH, de commencer à découvrir réellement la culture de l’entreprise… Lorsqu’il est nouveau, ce processus est parfois déstabilisant. D’ailleurs, d’après l’Observatoire SIRH, 1 embauché sur 5 pense à quitter sa nouvelle entreprise dès son premier jour de travail.

Cette phase d’intégration est délicate pour tout le monde, même pour les cadres ayant des dizaines d’années d’expérience derrière eux. Pas de panique donc, il est normal de se sentir dépassé·e les premiers jours, voire surpris·e par la lenteur de certains process. C’est d’ailleurs ce qui ressort d’une étude menée par Engagement Jeunes auprès de 3000 alternants, stagiaires et jeunes diplômés, dans plus de 50 groupes. Lourdeur administrative, trop d’attente pour obtenir son matériel de travail, manque d’une véritable journée d’intégration, puis d’un suivi régulier… Quand on débute dans le monde de l’entreprise, la fleur au fusil, il arrive que l’on tombe de haut. La meilleure solution pour transformer des débuts parfois poussifs en expérience ultra positive ? Être proactif, s’étonner, observer, et surtout, garder le sourire.

Apprendre et poser des questions, la clé d’une intégration réussie

Selon un proverbe arabe, « il y a deux personnes au monde qui n’apprendront jamais : l’orgueilleux et le timide ». Ne soyez ni l’un, ni l’autre !

En alternance ou en stage, prenez conscience que vous êtes de toute façon là pour… apprendre. Et s’il s’agit d’un premier contrat en CDD ou en CDI, il est utile de poser toutes les questions le plus vite possible afin d’éviter de commettre un impair par la suite. Pour paraphraser un autre proverbe, mieux vaut passer pour un imbécile une heure que toute une vie…

Une personne qui pose de (bonnes) questions est appréciée de ses collègues et de sa hiérarchie. Elle manifeste ainsi sa confiance en elle, sa motivation et son souhait de donner le meilleur d’elle-même. A l’inverse, que penserait-on d’un petit nouveau qui ne dit jamais rien ? Soit qu’il est perdu, soit qu’il estime déjà tout savoir… ? Poser des questions n’est jamais une perte de temps. N’attendez pas que les incompréhensions grandissent et deviennent insurmontables. La plupart de vos collègues se feront un plaisir de vous répondre : c’est humain, il n’y a pas plus grande satisfaction que de se sentir utile aux autres.

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Clarifier son rôle et son poste

La période d’intégration est le bon moment pour poser toutes sortes de questions, y compris sur sa fiche de poste et ses tâches précises. Ce que votre manager attend de vous est en effet parfois bien différent de ce que vous aviez compris ou imaginé lors du processus de recrutement. Il est important de poser les bonnes questions à votre tuteur, votre maître de stage ou votre n+1 afin d’éviter de partir dans une mauvaise direction et générer de la frustration de part et d’autre. Bien sûr, c’est à lui ou elle de vous orienter, mais c’est aussi à vous de prendre en main votre propre expérience de travail.

Quels sont vos objectifs à atteindre au bout d’un mois, trois mois ? Quels sont les outils de l’entreprise à maîtriser pour avancer rapidement, les réseaux internes auxquels s’intégrer… ? Votre n+1 devrait normalement vous donner ces indications et fixer un certain nombre de points d’étape dans les semaines et les mois à venir. Si ce n’est pas le cas, demandez-le lui. En adoptant une telle attitude participative, vous démontrez votre maturité, votre motivation et votre organisation.

Les attentes ne sont pas non plus les mêmes selon que vous êtes stagiaire ou jeune cadre pour la première fois en CDI. Assurez-vous de quel niveau de responsabilité et d’autonomie vous disposez.

Il ne s’agit pas d’en faire trop, mais de comprendre petit à petit quelle place l’entreprise et l’équipe vous donnent, et comment vous pouvez vous y épanouir. Dans une large mesure, chacun peut (et doit) imprimer sa propre personnalité à son poste : une fois que vous aurez cerné ces limites, vous saurez comment vous développer à travers vos missions.

Bien s’intégrer quand on est dans l’entreprise… en alternance

Le principe de l’alternance est que vous passez une partie de votre temps dans l’entreprise, et l’autre en cours. 2 jours/3 jours, 1 semaine/1 semaine ou 1 mois/2 mois… quel que soit le rythme, vous ne serez pas en permanence au bureau. Il peut être difficile, alors, de tisser des liens solides avec ses collègues. Sur quels leviers s’appuyer pour que tout se passe bien ?

Que vous soyez en contrat d’apprentissage ou de contrat de professionnalisation, prenez conscience que votre tuteur ou tutrice sera votre principal lien dans l’entreprise. C’est pourquoi il est indispensable de bien s’entendre avec cette personne d’un point de vue professionnel ou au moins d’entretenir avec elle des relations cordiales et respectueuses. Un tuteur expérimenté veillera à vous présenter à tout le monde et à faciliter votre intégration. En fait, un « bon » tuteur, c’est encore plus important qu’une « bonne » entreprise.

Étudiant ou salarié ? Choisissez votre camp !

Du fait de votre statut particulier, vous ne vous sentez peut-être pas comme un salarié à part égale avec vos collègues en CDD ou en CDI. Après tout, vous êtes encore à moitié étudiant. Cependant, afin que vos collègues vous traitent d’égal à égal, il est important que vous vous sentiez bien à votre place dans l’entreprise.

Pour ce faire, séparez la vie d’entreprise de la vie étudiante et évitez de parler en permanence de vos examens ou de la vie de campus aux autres salariés. Vous n’êtes plus à l’école et vos collègues ne sont ni vos proches, ni vos amis.

A contrario, profitez du temps en entreprise pour vous y fondre, absorber ses codes et y contribuer autant que possible à votre niveau. Que vous y restiez ou non, c’est la meilleure façon d’apprendre et d’y être reconnu·e.

Dans tous les cas, soyez professionnel à 100 %. Bien sûr, vous avez le droit à l’erreur et vous êtes là pour apprendre. Mais retenez que si vous vous comportez en adolescent, on vous traitera immanquablement comme tel en retour. Être ponctuel, assumer ses responsabilités, savoir rester humble : il s’agit d’adapter son comportement pour s’intégrer rapidement et gagner la confiance de vos collègues.

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Tissez des liens avec les autres jeunes de l’entreprise… et avec les moins jeunes

Certaines entreprises sont plus engagées que d’autres pour faciliter la croissance professionnelle des jeunes talents. Engagement Jeunes a d’ailleurs décerné en mars son label « 2020 » à 27 grandes entreprises qui se distinguent particulièrement pour la qualité de l’accueil et de l’encadrement qu’elles procurent aux alternants, aux stagiaires et aux jeunes recrues. Parmi les lauréates, certaines ont développé des initiatives intelligentes destinées à intégrer les jeunes au sein de leurs différents services : reverse-mentoring, formations mélangeant juniors et expérimentés, animation d’un groupe dédié sur le réseau social de l’entreprise, team-building, networking, avantages apprentis

Évidemment, cela est certainement plus facile à mettre en place dans un grand groupe comptant des centaines de jeunes pousses que dans une PME accueillant seulement 1 ou 2 alternants.

Mais n’oubliez pas que vous aussi, même en tant que ‘petit nouveau’, vous avez le droit d’être force de proposition !

Vous aimeriez boire un verre avec vos collègues après 18 heures ? Pourquoi ne pas le proposer aux membres de votre équipe : même s’ils ne sont pas vos amis, eux aussi ont peut-être envie de faire connaissance et de se changer les idées.

N’hésitez pas non plus à soumettre vos idées à votre responsable RH. Par exemple, si l’entreprise compte plusieurs sites ou filiales accueillant de nombreux stagiaires ou alternants, pourquoi ne pas organiser une rencontre régulière afin de favoriser les échanges d’expériences ? L’entreprise à tout intérêt à valoriser ces actions afin de développer sa marque employeur et fidéliser ses jeunes talents grâce à une acculturation réussie. Elle pourrait également être intéressée par rejoindre la plateforme Engagement Jeunes, qui lui permettra de suivre tous ses « alumni » et les booster dans la suite de leur carrière.

Pour bien s’intégrer dans sa première entreprise, rester soi-même

Au final, quelle que soit l’entreprise dans laquelle vous entrez (grand groupe, PME, start-up), il est important de rester naturel tout en vous adaptant à votre nouvel environnement. Vous êtes désormais bel et bien dans le monde du travail : il est temps de laisser sa peau d’étudiant au vestiaire et d’agir en collaborateur curieux, autonome et responsable.

Laissez-vous du temps pour prendre vos marques, personne n’exigera de vous que vous soyez opérationnel dès le premier jour, ni que vous soyez parfait·e.

Concentrez-vous sur votre mission : clarifier vos objectifs, comprendre la culture et les valeurs de l’entreprise et apprendre petit à petit. Et si vous avez besoin de soutien, n’hésitez pas à consulter votre tuteur ou les autres jeunes au sein de votre entreprise.

Alors, prêt pour cette nouvelle aventure professionnelle ? Go !