Alternance, stage, 1er emploi : comment bien choisir son entreprise ?

Etudiant·e, jeune diplômé·e, vous cherchez un contrat d’alternance, un stage ou votre premier emploi ? Votre premier réflexe devrait être de sélectionner les entreprises auxquelles postuler en fonction de vos attentes, de vos ambitions et de vos valeurs. Se sentir bien dans sa mission et son environnement de travail est en effet primordial pour que l’expérience soit riche et booste votre motivation. Et ça n’est pas parce que votre CV est encore peu fourni que vous devez vous sentir obligé·e de travailler pour un employeur qui ne vous convient pas.

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Alors, sur quels critères se baser pour choisir sa première entreprise ? Comment ne pas se tromper ? Pas toujours évident d’y voir clair lorsqu’on est encore étudiant ou fraîchement diplômé, et que l’on ne connaît pas encore très bien les rouages du marché du travail. Pour vous aider, voici les bonnes questions à vous poser.>

Start-up, PME ou grand groupe

Lorsque l’on envoie sa candidature pour un premier poste, cette question arrive très vite. Ai-je envie de travailler pour une petite structure dynamique et plutôt jeune ? Ou plutôt pour une entreprise reconnue pour son expertise, son réseau international et sa capacité de formation en interne ?

Dans une société à taille humaine, qu’il s’agisse d’une PME ou d’une start-up, vous rejoignez souvent une « famille » et l’esprit qui va avec. D’où l’importance de bien choisir sa tribu avant de signer son contrat. Dans un groupe en revanche, vous trouverez d’autres avantages, tels qu’un système de mentorat souvent bien mis en place, des processus rôdés et une politique RH structurée.

La start-up, pour la variété des missions

Une start-up, c’est une petite cellule en pleine croissance. La hiérarchie y est très horizontale et les rôles de chacun souvent peu cloisonnés.

C’est un avantage certain pour ceux qui apprécient travailler sur plusieurs projets à la fois, en mode multitasking. Vous y aurez aussi probablement beaucoup plus de responsabilités que dans une grande entreprise, et de nombreuses occasions de vous montrer force de proposition.

C’est le genre d’organisation où il ne faut pas avoir peur du ‘système D’ ni d’avoir à prendre en charge des tâches très différentes de celles prévues au départ (pour le meilleur… et parfois pour le pire). Le choix ‘start-up’ est donc particulièrement recommandé aux personnes autonomes, bien organisées et polyvalentes.

En contrepartie de ces bénéfices, vous devrez souvent accepter de travailler pour un salaire tirant vers le bas. Maintenant, si vos finances vous le permettent, ces premières expériences doivent vous aider à lancer votre carrière, et le salaire ne devrait pas être la motivation principale. Le baromètre 2017 de l’APEC sur l’insertion des jeunes issus de l’enseignement supérieur va d’ailleurs dans ce sens : la rémunération n’arrive comme premier critère de choix que pour 4 % des répondants, loin derrière l’adéquation avec leur projet professionnel. Donc si vous identifiez une start-up qui travaille sur un projet qui vous tient à cœur et auquel vous croyez, foncez ! La passion reste le meilleur moyen de s’épanouir au travail.

Veillez toutefois à ne pas trop empiéter sur votre équilibre entre vie privée et vie professionnelle car, dans une entreprise en pleine croissance, on ne compte pas ses heures… De l’investissement, oui, mais ayez à l’esprit que votre principale perspective d’évolution interne repose sur le succès (ou l’échec !) du service ou du produit qu’elle propose. Mieux vaut donc toujours avoir un plan B en poche.

Start-up

La PME, championne de l’alternance et de l’apprentissage

Lorsque l’on est encore en phase d’apprentissage, on a parfois envie de booster son CV en ciblant les plus grandes entreprises à la notoriété bien établie. Et pourtant, les PME offrent bien souvent de superbes opportunités professionnelles, sans le côté ultra-speed et sous tension de la start-up.

Les PME, qui peuvent tout de même compter jusqu’à 250 salariés, sont les plus grands pourvoyeurs de contrat d’apprentissage ou de professionnalisation.

Entre 2002 et 2010, ces entreprises à taille humaine ont aussi été à l’origine de 85 % des créations d’emploi en France. Pour la plupart d’entre elles, la réalité est donc très loin l’image de la petite entreprise familiale ‘pépère’ ! Et lorsqu’une PME investit sur un jeune diplômé, il s’agit pour elle d’un véritable pari sur l’avenir. Sous réserve que tout se passe bien, elle n’aura aucune envie de laisser filer une perle rare formée à la fin de son stage ou de son alternance. Cela est particulièrement vrai dans les secteurs où les compétences sont rares et recherchées (artisanat, cuisine, etc.) ou accaparées par des entreprises plus connues (IT, ingénierie…).

Travailler dans une PME ne vous apportera pas la même rémunération que dans une entreprise du CAC 40, c’est certain. Par contre, vous aurez tout de même droit à des avantages sociaux intéressants, auxquels s’ajoutent parfois des bonus complémentaires destinés à compenser un salaire plus faible et aider à fidéliser les salariés méritants.

Découvrez l’importance de la politique RH et des avantages sociaux lorsqu’on intègre une entreprise.

D’un point de vue humain, vous aurez vraisemblablement l’occasion de connaître voire de travailler avec le dirigeant, de partager sa vision, voire de participer directement à la stratégie de la boîte, et de bénéficier de relations de travail beaucoup plus souples et horizontales que dans un grand groupe. Parfois, une ambiance de travail qui nous correspond, cela n’a pas de prix.

Un grand groupe, pour une mission bien définie et des avantages conséquents

Plusieurs études le montrent : intégrer un grand groupe n’est plus forcément le graal-ultime de toute une frange de jeunes diplômés en quête de sens. Mais, même pour une période limitée, la grande entreprise présente un grand nombre d’avantages. Qui dit ‘grande entreprise’ dit aussi davantage de moyens : attendez-vous à une rémunération plutôt au-dessus de la moyenne et à des facilités pour mener à bien vos chantiers.

De plus, il y a de fortes chances pour que vous intégriez une équipe stable, où chacun exerce un rôle bien défini. Vous aurez donc plus facilement accès à un mentoring de qualité, avec un collaborateur senior ou un manager direct pour vous conseiller et vous orienter. Utile quand on veut se construire des fondations solides pour bien démarrer. >

Le grand groupe est donc la solution idéale pour les diplômés recherchant un cadre bien défini, une mission claire, des avantages sociaux certains et une jolie carte de visite pour la suite de leur carrière.

Un autre atout de la grande entreprise est de vous offrir davantage d’opportunités d’embauche à la fin de votre alternance ou de votre stage, notamment grâce à son réseau et ses filiales. Beaucoup utilisent par exemple la plateforme Engagement Jeunes pour y gérer leurs viviers de jeunes pousses et partager avec d’autres entreprises ceux qu’elles ne peuvent embaucher immédiatement. Une façon de mettre en avant les profils des jeunes talents qu’elles ont contribué à former, afin de booster leur évolution de leur carrière et leur marque employeur tout en répondant à leurs engagements sociétaux. Un tout en un, quoi !

Grand-groupe

Toutefois, si vous accordez beaucoup d’importance à la flexibilité et aux prises de décision rapides, que vous aimez slasher et que la hiérarchie vous pèse, vous pourriez ne pas vous sentir totalement à l’aise dans ce type de structure. Mais ne généralisons pas : le monde professionnel évolue et beaucoup de grands groupes adoptent des fonctionnements de startups (management agile, travail en mode projet, design thinking…) : le mieux est de tester afin d’affiner vos critères personnels d’épanouissement au travail.

Comment l’entreprise accompagne-t-elle les jeunes talents ?

Davantage que la taille, c’est l’accompagnement qu’on vous propose et le feeling qui doivent orienter votre choix. Le processus de présélection et de recrutement que vous vivrez peut d’ailleurs vous en donner une première idée : êtes-vous valorisé en tant que candidat unique ? Ou bien le recruteur vous donne-t-il l’impression de n’être qu’un numéro ? Attirer et recruter un jeune diplômé, dans un contexte où le chômage des jeunes est en baisse, constitue un véritable challenge pour les entreprises.

Dans ce processus où vous devez vous présenter sous vos plus beaux atours, il est aussi important qu’elles donnent elles-aussi le meilleur d’elles-mêmes. Cela vous montre à quel point elles sont motivées pour investir dans un profil prometteur comme le vôtre… ou pas.

Un accompagnement personnalisé pour les jeunes ?

Que vous soyez en stage, en alternance ou en CDI, est-ce que votre (futur) employeur propose des services spécifiques destinées aux jeunes recrues ? En voici quelques exemples :

  • Un service de mentorat ou tutorat (souvent plus structuré dans un grand groupe, mais pas toujours)
  • Des événements de team building spécifiques pour que les jeunes salariés des différents services puissent faire connaissance
  • Des possibilités de première mission à l’étranger
  • Des opportunités de formation interne ou externe
  • Des avantages sociaux spécifiques (cinéma, festivals, etc.)
  • Du travail flexible (horaires, lieux…) une fois autonome
  • La possibilité de participer, comme les autres salariés, à des projets de Volontariat sociaux ou solidaires…

Ce type d’attentions est important pour se faire une idée de la culture d’entreprise vis-à-vis d’un profil junior et vous permettre de déterminer si elle vous donnera l’opportunité d’exprimer tout votre potentiel et votre créativité. Plus qu’une question de quantité, il s’agit pour vous d’évaluer la qualité du suivi des jeunes au sein de la structure. N’hésitez pas à consulter les entreprises qui bénéficient du Label Engagement Jeunes, qui témoigne de l’investissement dans l’accueil et la valorisation des nouveaux talents. Ce label est décerné sur la base de l’évaluation des jeunes qui vous ont précédé dans ces entreprises… et qui peuvent donc parfaitement témoigner de la façon dont ils ont été accueillis.

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Alternance : l’importance du feeling avec le tuteur et des rythmes d’apprentissage

Lors d’une formation en alternance, vous êtes suivi de près par un tuteur qui s’assure de votre progression régulière. Que ce soit dans une grande entreprise, où l’encadrement s’appuiera sur des méthodes de travail bien rodées, ou dans une PME où l’encadrant fera parfois avec les moyens du bord, il est crucial que le courant passe entre vous. C’est le critère qui revient le plus souvent dans les témoignages d’anciens alternants interrogés par Keljob. « Quand on s’entend bien avec son responsable, on se donne à 200 % et on a envie d’avancer », explique Emilie, qui termine son Master en alternance.

Conseil : ne signez jamais votre contrat sans avoir rencontré votre futur tuteur oui tutrice. Echangez avec la personne sur ses méthodes de travail, vos attentes respectives, ainsi que sur la façon dont elle pourra vous aider à vous développer. Est-elle en phase avec vous et vos valeurs ? Vous paraît-elle rassurante et à même de vous faire avancer sereinement ? Si ce n’est pas le cas, ne vous engagez pas trop vite…

L’alternance, c’est aussi un rythme particulier entre travail en entreprise et formation en école ou CFA. On peut vous proposer de faire 1 semaine/1 semaine, 1 mois/2 mois, 2 jours/3 jours… Pensez à ce que cela implique pour vous en termes d’organisation, de transport et de réussite à votre diplôme.

Enfin, n’hésitez pas à rechercher des témoignages d’autres jeunes sur des sites tels qu’Engagement Jeunes ou Glassdoor, à suivre les employeurs qui vous plaisent sur les réseaux sociaux, et ainsi vous faire une idée assez concrète de la culture de l’entreprise et de ses valeurs.

Quelle entreprise me convient le mieux pour un premier contrat ?

Si vous hésitez entre plusieurs types de structures, n’oubliez pas qu’il est aujourd’hui assez facile de passer d’une entreprise à l’autre. Le début de votre carrière, jalonné de stages et de CDD, constitue une excellente occasion de tester différentes ambiances et de déterminer ce qui vous convient le mieux. Cela vous permettra d’éviter l’erreur du choix par défaut de son premier contrat.

Au final, pour se sentir bien dans son job, il est important de réunir au moins deux des trois critères suivants, quelle que soit la taille et la notoriété de l’entreprise :

  • Un salaire décent
  • Un métier passion et/ou une forte adhésion aux valeurs portées par l’entreprise
  • Une bonne ambiance avec les collègues

Menez l’enquête sur les employeurs qui vous tentent, repérez les jeunes qui y sont actuellement en poste ou bien qui viennent d’y passer, et n’hésitez pas à leur poser directement la question. S’y sentent-ils bien ? Est-ce que les valeurs affichées par l’entreprise s’y vivent au quotidien ? Ont-ils pu évoluer facilement ?

Pour retrouver les entreprises les mieux notées par le classement Engagement Jeunes, consultez le palmarès 2020 des sociétés qui accueillent et développement le mieux les jeunes diplômés.